03 février 2007

"Le superflu "contre l'angoisse existentielle de l'homme

Avec des amies de ma fille et mon épouse nous sommes allés au cirque Bouglione. Pendant tout le spectacle J’ai été frappé par la rigueur et la précision des artistes. Les figures, les danses, les équilibres sophistiqués et spectaculaires: Tout était un plaisir des yeux et un étonnement permanent .

Je percevais dans les expressions de leur visage l’énergie qu’ils déployaient pour parfaire leur tour. Les corps étaient minces, les mouvements précis. Certaines attitudes les faisaient ressembler à des statues antiques.

Lors de mes réflexions après le spectacle, pendant le chemin du retour j’ai médité sur les raisons qui poussent les êtres humains à aimer voir d’autres être humains faire des prouesses devant eux.

Est-ce que les premiers hommes qui ont agis en groupe pour survivre avaient besoin de l’art ou du sport pour résister à la nature hostile des débuts de l’humanité ? On peut penser que tels des animaux, le plus important pour eux était de se nourrir, de nourrir leurs enfants et de se protéger des dangers des autres espèces animales.

L’angoisse existentielle devait habiter nos ancêtres pour qui, survivre était un combat permanent. Comment leurs corps et les pensées qui les habitaient pouvaient résister, malgrès leur souffrance permanente, à la tendance destructrice des autres vivants et de la nature hostile ?

Je pense que les premiers êtres humains qui se sont détournés de ce qui était essentiel pour eux : La quête de nourriture et la protection contre l'hostilité naturelle, ont été les premiers artistes. Faire autre chose que se nourrir et se protéger de la nature fut une révolution ! Agir pour le « futile « fut sans doute un bouleversement. Des corps s’agitaient pour le plaisir de soi et des autres spectateurs. Des cris autres que ceux utilisés pour rabattre le gibier ou avertir d’un danger sont sortis de la bouche de ces premiers révoltés. Les mains ont tracé sur le sable des formes hasardeuses.

Alors à la faveur de cette méditation j’ai compris que notre avenir va amplifier l'exaltation de l’art, du spectacle, de la consommation, de superflu, des performances du corps, et la quête de l’inutile. J’entends par « inutile » ce qui n’est pas vital. Cette course est la seule voie pour que l’homme oublie ses conditions premières et ses origines chimiques fruit du loto de la nature qu’aucun scientifique des sciences de la vie n’ose remettre en question.

Est-il possible d’imaginer une révolution qui ramène l’être humain à sa condition primale ? Je pense que si cette révolution devait arriver ce ne sera pas par sa propre volonté, mais c’est la nature en souffrance de l'homme, qui, dans un soupir géant et destructeur, ramènera l’espèce humaine à sa modestie originelle.
A moins que Dieu se manifeste à l'humanité toute entière de manière incontestable !.. Je m'exprimerai un jour sur ce thème.

Voila ce qu’un simple spectacle au cirque a suscité !